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L'Enfer

Roman graphique en 166 planches, basé sur le film inachevé éponyme d'Henri-Georges Clouzot

Paru aux éditions Sarbacane / 2025

 

« Le départ de ce film est une histoire d’insomnie, cet espèce de malaise anxieux qui me prend chaque nuit et qui m’empêche de dormir. […] Je me suis aperçu très rapidement qu’il était relativement facile de faire comprendre au public un personnage obsessionnel, mais qu’on ne ferait pas partager au public ces obsessions en deux heures quand le personnage avait mis dix ans pour les vivre et être intoxiqué. »

Henri-Georges Clouzot

 

Le synopsis :

Marcel et Odette, heureux jeunes mariés, prennent la gérance d’un hôtel situé dans le Cantal, au pied du viaduc de Garabit. Dans ce cadre naturel exceptionnel, les mois et les années passent, l’hôtel a désormais ses habitués, la vie s’écoule doucement… Jusqu’au jour où, sans crier gare, une mauvaise pensée vient troubler la quiétude de Marcel : et si Odette le trompait sans vergogne, là, sous ses yeux ? Ce qui n’était qu’un doute se transforme en paranoïa aiguë, qui fait place à son tour à la folie…

Le contexte :

À l’été 1964, sous un soleil de plomb et après trois semaines d’un tournage éreintant dans le Cantal, le projet révolutionnaire du réalisateur Henri-Georges Clouzot, L’Enfer, s’arrête brusquement. Ce thriller, produit par la Columbia et bénéficiant d’un budget déclaré illimité, a déjà réuni durant plusieurs mois, sur un plateau à Boulogne, des acteurs et actrices de renom, Romy Schneider et Serge Reggiani en tête. Des dispositifs novateurs sont conçus afin de produire des effets visuels, colorimétriques et optiques encore jamais filmés et directement inspirés par l’art cinétique, alors très populaire. En somme, ce film devait être un véritable laboratoire de cinéma.

Mais que s’est-il passé, dans la touffeur de ce mois de juillet 1964, au pied du viaduc de Garabit ? Une gestion de tournage tendue, avec 150 techniciens à coordonner et un réalisateur perfectionniste ; des acteurs et actrices surmenées, à tel point que le rôle principal quittera le tournage ; la vidange du lac artificiel de Grandval qui doit se faire sous peu et où doivent pourtant être tournées de nombreuses prises ; un budget illimité certes, mais qui aura aussi fait tourner les têtes… toutes ces raisons, seules ou combinées, auront pu miner le projet, mais c’est un malaise cardiaque du réalisateur qui signera la fin de l’aventure.

Cette oeuvre, au-delà de sa portée cinématographique, évoque les troubles psychiatriques. Ceux d’un homme, Marcel, qui, exténué, va progressivement sombrer dans la psychose. À travers le prisme post-#MeToo, elle évoque tout autant les violences sexistes et sexuelles dans la France des années 1960, où une femme, Odette, tente de résister à cette descente aux enfers.

 

Sortie en librairie le 05 mars 2025.

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